carte informative du XIe Appel pétrolier en Équateur (2013)
Peuples d’Amazonie : une carte des menaces et des résistances

Peuples d’Amazonie : une carte des menaces et des résistances

Une forêt habitée par plus de 400 peuples autochtones

L’Amazonie n’est pas un espace vide. Elle est le territoire ancestral de centaines de peuples racines, parmi lesquels les Achuar, les Shuar, les Kichwa, les Huaorani, les Cofán, les Siona, les Siekopai… Ces communautés possèdent une connaissance fine de la forêt, transmise oralement depuis des millénaires.

Ils vivent en symbiose avec leur environnement : chaque arbre, chaque rivière, chaque animal fait partie d’un équilibre fragile. Leurs langues, leurs chants, leurs médecines traditionnelles sont intimement liés aux territoires qu’ils habitent.

Un nouveau cycle de colonisation énergétique

La carte originelle, désormais restaurée, illustre ce que l’on appelle la « Nueva Ronda Petrolera » — une nouvelle vague de concessions pétrolières en Équateur. En 2012, l’État équatorien a découpé d’immenses portions de forêt pour les mettre aux enchères auprès de compagnies étrangères.

Ce projet menaçait directement plus de 16 peuples autochtones, sans leur consentement préalable. Des communautés vivant en isolement volontaire étaient également concernées, comme les Tagaeri et les Taromenane.

La carte permet de visualiser :

  • les zones d’exploitation ciblées par les compagnies, 
  • les territoires indigènes déjà reconnus légalement, 
  • les zones de conflits ou de résistances actives. 

Le droit à l’autodétermination ignoré

Malgré les lois internationales (Convention 169 de l’OIT, Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones), les processus de consultation ont été superficiels, voire inexistants. Le chantage économique, les intimidations et les divisions internes ont souvent affaibli la capacité des peuples à faire valoir leurs droits.

Les peuples concernés demandent :

  • le retrait des concessions pétrolières de leurs territoires, 
  • la reconnaissance de la forêt comme sujet de droit vivant, 
  • le respect du principe de non-ingérence culturelle et spirituelle. 

Une carte pour ne pas oublier

La publication de cette carte par des collectifs de chercheurs et d’activistes visait à rendre visible ce qui devait rester invisible. Elle documente une forme moderne de colonisation, par le biais du droit minier, des infrastructures extractives, et des logiques de rendement court-termiste.

Elle est aussi un outil pédagogique, permettant de :

  • comprendre l’impact spatial de l’extractivisme, 
  • situer les communautés en résistance, 
  • poser les bases d’un dialogue interculturel et informé. 

Pourquoi cette carte reste d’actualité

Plus de dix ans après sa publication, cette carte est toujours pertinente. Les conflits fonciers, les fuites de pétrole, la criminalisation des leaders indigènes, les menaces sur la biodiversité sont toujours présents.

Elle constitue un repère historique, et un appel à l’action pour les défenseurs des droits humains et de l’environnement.

Ressources complémentaires sur Frontière de Vie

  • Chemin de Fleurs : résister par la beauté 
  • Kawsak Sacha : la forêt vivante est un être de droit 
  • Spiritualité et engagement écologique 
  • Parrainer un arbre pour défendre le vivant

 

> Télécharger la carte en image 

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